Il faut lutter avec fermeté
contre les violences conjugales
Témoignage d’une femme :
Dans le courant de l’après-midi, mon compagnon se servit plusieurs whisky. L’alcool fit son effet, son humeur changea. Il était de plus en plus nerveux. Je connaissais ce signal.
Je n’avais rien dit ou fait qui puisse le contrarier. Je tremblais de peur.
Il alla fermer la porte à clé et retira les clés de la serrure. Il s’avança vers moi et se mis à me taper et me cogner la tête contre le mur. Couchée par terre, il me donna des coups de pieds dans le ventre. Il faut dire qu’il mesurait 1m85, qu’il était très musclé, alors que moi j’étais petite et mince.
J’avais déjà subi ce genre de sévices mais moins intenses. Normalement il se calmait assez rapidement et me demandait pardon, jurait de ne plus recommencer.
Il redevenait très gentil, comme si rien ne s’était passé. Je finissais par lui pardonner parce que je gardais toujours l’espoir qu’il ne recommence plus, qu’il change. Il avait d’ailleurs fait des efforts ces derniers temps. Il était suivi par un médecin et prenait des médicaments, c’est ce qu’il me disait.
Ce jour là, je sentais qu’il allait me tuer. Dès que je pouvais, je hurlais en espérant que quelqu’un vienne à mon secours. Cela l’exaspérait et il me mettait la main sur la bouche. Cet enfer durait depuis si longtemps. J’étais épuisée. Il ne se calmait pas. J’essayais de me protéger avec mes mains. Mon geste le rendait encore plus furieux.
Je n’avais plus d’espoir de m’en sortir lorsque la sonnette de l’entrée retentit. Il se calma aussitôt. Il me tenait d’une main et avait l’autre main sur ma bouche pour m’empêcher de crier. Ne voulant pas ouvrir la porte, il ne bougea pas. Les personnes insistèrent encore et encore en continuant de sonner. Il finit par entrebâiller la porte.
Pour se disculper, le lâche, raconta que je faisais une crise de nerfs.
J’en profitais aussitôt pour sortir et me réfugier chez les voisins qui étaient venus à mon secours. Ils m’aidèrent à récupérer mon sac à main et mes clés de voiture.
Je ne sais pas encore aujourd’hui comment j’ai eu la force de conduire jusque chez une amie qui m’a recueillie.
Quelques heures plus tard, je me suis évanouie. Inconsciente j’ai été hospitalisée en traumatologie.
Sortie de l’hôpital, j’ai mis du temps à me reconstruire. J’ai été soutenue dans ma démarche vers la libération. J’ai pu évacuer petit a petit une grande partie de la charge émotionnelle due à cette agression. J’ai réussi à pardonner. A tourner la page pour continuer ma vie dans la paix et la joie.
Dans le monde entier, mais aussi en France des femmes meurent sous les coups de leur compagnon :
6 femmes sur 10 affirment avoir été confrontées à la violence.
Beaucoup de femmes continuent de subir cette violence et ne porte pas plainte par peur : que les services sociaux prennent leurs enfants, de se retrouver seule sans toit et sans revenus. Elles ont peurs des sévices que leur fera subir leur compagnon ou mari après avoir porté plainte. Elles se sentent coupables. Elles ont peur qu’il aille en prison. Elles peuvent être encore amoureuses, pensent qu’elles vont arriver à le changer etc.
Important : Il faut réagir rapidement , dès la première gifle pour que cela ne dégénère pas. Ne pas accepter, dès le début.
Surtout ne pas avoir honte de se confier.
Briser les chaînes du silence. Sans la parole, rien n’est possible.
S’il ne veux pas changer, oser en parler ou porter plainte pour :
– Eviter le pire
– Protéger les enfants contre la violence de leur père ou du compagnon.
– Vous protéger. Un coup mal placé et vous pouvez mourir, où iront les enfants ?
– Etre entendu, comprise, soutenue, aidée,
– Sortir de cette situation de grande souffrance.
– Trouver des solutions pour que chacun aille mieux.
– Faire prendre conscience au compagnon ou au mari du mal qu’il fait.
– Qu’il soit puni.
Des coups pour dire quoi ?
Des hommes susceptibles, dominants, des faibles qui croient que donner des coups les rendent fort. Des égoïstes qui ne pensent qu’à eux dans le couple ou la famille . Des immatures incapables de voir leurs problèmes en face pour trouver un moyen de s’en sortir. Des lâches qui choisiront des victimes qui ne peuvent pas se défendre.
Qu’est ce qui fait que ces hommes en arrivent à cet extrême ?
Le manque d’argent, la fatigue, le stress et même le chômage ?
Il n’y a aucune excuse à maltraiter un plus faible que soi.
L’alcool n’est qu’un accélérateur de la violence mais pas l’origine.
– 1/3 reproduisent la violence de leurs parents.
– L’éducation
– Le non respect de la femme.
– Certains hommes ne savent pas gérer l’énergie qu’ils ont en trop. Ils se sentent énervés et se défoulent à travers la violence. (La pratique d’un sport peut être profitable.)
– Les grands alcooliques etc.
La plupart de ces hommes ne reconnaissent pas le mal qu’ils font.
C’est la faute à… qui m’a énervé.
Ces hommes ont besoin d’une aide psychologique. Ils ont un problème grave qui peut être guéri, à condition qu’ils le veuillent vraiment.
Vous ne pouvez pas aider votre compagnon ou votre mari qui est violent.
Vous êtes trop proche de lui émotionnellement. Il ne va pas vous écouter.
C’est quelqu’un de neutre, hors du contexte familial, un psy, un médecin, un thérapeute qui pourra lui faire prendre conscience de ce qui ne va pas en lui.
Ce n’est pas normal d’être violents.
Il y a un réel problème. Derrière leurs actes peut se cacher une grande souffrance. Des spécialistes peuvent déterminer la ou les causes réelles de cette violence.
Chaque cas est différent et demande une attention particulière.
Il y a des moyens de guérir.
Ne pas hésiter à demander l’aide d’un médecin.